Vivre avec une maladie chronique implique des ajustements physiques, émotionnels et sociaux importants. Au-delà des traitements médicaux, une dimension souvent négligée est la transmission de ce vécu personnel, notamment aux membres de sa famille. Témoigner de son quotidien, de ses émotions et de ses réflexions peut devenir un véritable acte de transmission et d’héritage.
Pourquoi transmettre son vécu de la maladie à ses proches est essentiel
Communiquer avec sa famille autour de son expérience de la maladie chronique permet de créer un lien plus profond et authentique. Cette démarche apporte de nombreux bénéfices :
- Favoriser la compréhension : les proches peuvent mieux ajuster leur comportement ou leur soutien.
- Libérer la parole : exprimer sa douleur, ses frustrations ou ses peurs peut alléger le poids mental.
- Transmettre des leçons de vie : les épreuves traversées deviennent des sources de sagesse pour les générations suivantes.
En racontant son histoire, on s’offre aussi la possibilité de mettre en perspective son parcours, d’y trouver du sens ou même de transformer la douleur en force.
Choisir les bons moyens pour raconter son histoire personnelle de la maladie
Selon sa personnalité, son énergie et sa situation, chacun peut choisir des moyens différents pour partager son vécu :
- L’écriture spontanée : garder un journal intime pour noter pensées, ressentis ou événements marquants.
- Les échanges verbaux réguliers : aborder le sujet naturellement lors des conversations.
- Les objets de transmission : créer ou remplir un livre autobiographique conçu pour recueillir souvenirs et témoignages.
Par exemple, le livre “Raconte-moi ton histoire” propose une série de questions guidées pour aider à structurer cette transmission. Il peut faciliter la parole dans un cadre intime, notamment pour ceux qui trouvent difficile d’en parler de vive voix.

Adapter son discours selon l'âge des membres de la famille
Lorsque l’on souhaite communiquer sur sa maladie chronique, il est important d’adapter son discours en fonction de l’âge et de la sensibilité de chaque membre de la famille :
- Avec les jeunes enfants : employer des mots simples pour expliquer ce que l’on vit, sans les effrayer. Cet article peut vous y aider : Comment parler de sa maladie à ses enfants tout en préservant leur innocence.
- Avec les adolescents : impliquer davantage dans la réalité des traitements, valoriser leur rôle d’écoute et de soutien.
- Avec les adultes : partager de manière authentique, sans filtre, ses ressentis et réflexions sur la maladie et son impact global.
Ce dialogue spécifique à chacun permet non seulement une meilleure compréhension de ce que vous traversez, mais forge aussi un climat de confiance au sein de la famille.
Surmonter les obstacles émotionnels à la transmission
Parler de sa maladie chronique peut faire surgir de nombreuses émotions :
- La peur de gêner ou d’inquiéter : on choisit parfois le silence pour protéger ses proches.
- Le sentiment de vulnérabilité : se dévoiler peut être perçu comme une fragilité.
- La crainte de ne pas être compris : surtout si la douleur ou les symptômes ne sont pas visibles.
Ces freins sont normaux. Apprendre à verbaliser ce que l'on ressent peut se faire progressivement. Vous pouvez démarrer par des courtes confidences ou écrire ce que vous ressentez avant de le partager. Si vous souhaitez approfondir cette thématique, lisez notre article sur comment exprimer ce qu’on traverse pendant une maladie grave.
Créer un support tangible et durable pour transmettre son parcours
Que ce soit pour ses enfants, petits-enfants ou proches, laisser une trace écrite de son parcours peut devenir un précieux héritage. Un support matériel aide à structurer sa pensée et rend le dialogue plus simple.
Des outils comme “Raconte-moi ton histoire” permettent de rassembler non seulement des souvenirs de vie, mais aussi la manière dont la maladie a façonné votre regard sur l’existence.

Remplir ce type de support peut devenir une activité apaisante, qui aide à poser des mots, à relier les souvenirs à son histoire médicale et à reprendre du pouvoir sur ce que l’on vit.
Le rôle apaisant de la narration face à la maladie
Le simple acte d’écrire ou de raconter ce qu’on traverse a un effet thérapeutique démontré. Il permet une mise à distance, une relecture de soi et une forme de résilience. Vous pouvez consulter notre article Comment garder le moral quand on lutte contre la maladie pour nourrir cette réflexion.
En laissant une trace, on sort aussi de l’urgence du médical pour renouer avec des souvenirs heureux, familiaux, et des événements marquants qui font l’histoire d’une vie. Cela permet souvent de reconnecter avec ce que la maladie ne pourra jamais enlever : l’amour, les liens, les souvenirs communs.
Faire de son histoire une inspiration pour les générations futures
Raconter sa vie avec une maladie chronique peut aussi avoir une portée universelle. Pour les membres de votre entourage, c’est une source d’inspiration. Votre force, vos choix, votre parcours donnent une autre dimension à ce qui semblait n’être qu’un diagnostic.
La transmission devient alors bien plus qu’un témoignage : elle devient un acte de construction familiale. À travers vos mots, vous transmettez aussi vos valeurs, votre philosophie de vie, vos espoirs. Dans cette optique, vous pouvez vous intéresser à l’article Trouver un apaisement en retraçant la vie de ceux qu’on a aimés.
Conclusion : Une démarche précieuse pour soi et pour les autres
Transmettre son vécu face à une maladie chronique à sa famille est une décision profonde qui ne se prend pas en un jour. Mais chaque mot, chaque souvenir partagé contribue à tisser un lien précieux, porteur de sens et de continuité.
Que ce soit sous forme de dialogues informels ou via le remplissage d’un support guidé comme Raconte-moi ton histoire, ce chemin de parole offre à celui qui le pose autant de réconfort qu’à ceux qui le reçoivent.