Transformer une épreuve médicale en récit personnel est un acte puissant. Cela permet non seulement de mettre des mots sur des douleurs, des espoirs et des victoires, mais aussi de transmettre son histoire à ses proches et, parfois, d’apporter un éclairage utile aux autres. Cependant, se lancer dans l’écriture de son vécu médical représente un véritable défi. Par où commencer ? Comment structurer ses souvenirs et ses émotions ? Que faut-il dire, et comment le dire ?
Pourquoi écrire sur son parcours médical est bénéfique ?
Le simple fait d’écrire sur une maladie, une convalescence ou un traitement peut avoir des effets thérapeutiques. La narration permet de donner du sens à l’expérience. Selon plusieurs études en psychologie narrative, notamment celles relayées par cet article sur les bienfaits de raconter son histoire après la maladie, les personnes qui prennent le temps de structurer leur expérience par l'écriture ressentent souvent une amélioration de leur bien-être émotionnel.
Par ailleurs, écrire son histoire est également un cadeau que l’on offre aux autres. Cela permet à ses proches, parfois démunis face à la douleur, de mieux comprendre. Le récit devient un pont entre le soi et les autres.
Identifier l’objectif de son récit de vie médicale
Avant de rédiger, il est important de définir l’intention. S’agit-il d’un témoignage que vous voulez publier ? D’un texte destiné à votre famille ? Ou simplement d’un journal intime ? Vos réponses guideront la forme et le ton à adopter.
Par exemple, si vous écrivez pour laisser une trace à vos enfants ou petits-enfants, vous souhaiterez probablement inclure des repères temporels, des émotions personnelles et des réflexions intimes. Le livre Raconte-moi ton histoire offre un cadre très utile pour guider cette démarche, avec des questions ciblées qui permettent de se rappeler les moments importants, y compris ceux liés à la santé.

Structurer son récit pour mieux transmettre
Un récit de vie médicale n’a pas besoin d’être linéaire. Vous pouvez choisir de l’écrire chronologiquement (du diagnostic à la guérison ou à l’acceptation), ou de façon thématique. Voici quelques structures possibles :
- Le récit linéaire : vous racontez les événements tels qu’ils se sont déroulés dans le temps.
- Le récit thématique : chaque chapitre aborde un sujet : les émotions, la relation avec les soignants, la famille, les étapes du traitement...
- Le récit par objets-mémoires : une photographie, une lettre, ou un carnet peuvent servir de déclencheurs pour aborder des souvenirs précis.
Il n’existe pas de "bonne" façon d’écrire. L’important est que vous vous sentiez sincère et fidèle à ce que vous avez vécu.
Faire face aux émotions : écrire en toute sécurité
Écrire sur un parcours de santé peut raviver des émotions fortes. Il est donc essentiel de s’entourer de bienveillance. Certaines personnes préfèrent être accompagnées d’un proche ou d’un thérapeute lorsqu’elles se plongent dans cette écriture. D’autres trouvent au contraire un confort dans la solitude du processus.
Le format du journal permet ici de libérer la parole sans se censurer. Et si l’objectif est de partager ce récit plus tard, des relectures progressives aideront à ajuster la forme. Ce processus peut aussi vous aider à identifier les messages-clés que vous voulez transmettre à votre entourage.
Ce témoignage d’une femme ayant partagé son expérience face à la maladie illustre bien la force de cette transmission.
Quand les souvenirs remontent : comment les trier ?
Écrire, c’est aussi trier dans sa mémoire. Tous les souvenirs ne sont pas à retenir, mais ceux qui vous ont marqué auront toujours leur place. Voici quelques techniques pour y voir plus clair :
- La ligne de vie : dessinez votre parcours à travers une frise chronologique pour visualiser les grandes étapes.
- Les mots-clés : notez sur une feuille tous les mots qui vous viennent en tête (lieux, dates, prénoms, sensations) puis développez autour de chaque mot.
- Les questions guidées : certains ouvrages, comme Raconte-moi ton histoire, proposent des questions précises qui aident à retrouver des souvenirs enfouis et les relier au reste de son parcours.

Inclure ses proches dans le processus
N'hésitez pas à parler avec vos proches, à leur poser des questions sur ce qu’ils ont vécu, eux aussi, en parallèle de votre propre épreuve. Ces témoignages croisés enrichissent le récit. Ils permettent aussi de prendre du recul et de replacer son vécu dans un contexte plus général.
Pour ceux qui ont partagé cette épreuve avec vous, lire votre récit est souvent une occasion d’échanger plus sincèrement. Vous pouvez également vous inspirer de ressources comme cet article sur les raisons pour lesquelles les histoires de maladie méritent d’être racontées.
Garder une trace durable de son histoire
Que ce soit sous forme numérique, manuscrite, imprimée ou sonore, votre récit a toute sa place dans votre héritage personnel. Certains choisissent de faire relier leur texte, d’autres préfèrent que cela reste intime. Si vous cherchez un support prêt à accueillir ces histoires, le livre Raconte-moi ton histoire propose un format élégant, souvent offert à des membres de la famille pour favoriser les échanges intergénérationnels.
On y trouve notamment des espaces pour consigner ses émotions, ses souvenirs marquants, y compris ceux liés à la santé, à travers des rubriques telles que "les épreuves de la vie" ou "ce qui m’a transformé". Un moyen concret et structuré pour reconstruire son identité après la maladie.
Conclusion : une histoire à la fois personnelle et universelle
Chaque parcours médical est une expérience unique, mais le besoin de la raconter, lui, est profondément humain. Écrire sur sa maladie, ses traitements, ses peurs et ses renaissances répond à un besoin de transmission, de partage, voire de réparation.
Quelle que soit la forme que prendra votre récit, n’oubliez pas qu’il est un acte de courage. C’est aussi un fabuleux moyen d’honorer votre chemin de vie, aux côtés de ceux qui vous aiment. Et si vous souhaitez y inclure des souvenirs familiaux plus larges, une biographie ou une généalogie, pensez à explorer des ressources adaptées comme Raconte-moi ton histoire.
Vous pouvez également lire notre article sur comment préserver la mémoire d’un proche atteint d’une longue maladie, pour compléter cette démarche dans une perspective familiale plus large.