Quels sont les bons gestes pour accompagner la perte de mémoire ?

Livre Raconte-moi ton histoire sur un lit avec un stylo

Comprendre la perte de mémoire : un premier pas vers un meilleur accompagnement

Accompagner une personne confrontée à la perte de mémoire, qu’elle soit liée à l’âge ou à une pathologie comme la maladie d’Alzheimer, commence par l'écoute et la compréhension des mécanismes cognitifs affectés. Il ne s'agit pas uniquement d'oublis passagers. La mémoire est un pilier de l'identité, et lorsqu'elle vacille, c'est l'ensemble de la personne qui peut sembler s'effacer. Pour mieux soutenir un proche dans cette phase délicate, il est essentiel de comprendre ce qu’il vit.

Les troubles de la mémoire peuvent se manifester de différentes manières selon leur origine : oubli des événements récents, confusion des visages, pertes d’objets fréquentes, difficulté à suivre une conversation. Apprendre à repérer les signes précoces permet d’intervenir plus rapidement et de créer un environnement adapté aux besoins évolutifs de la personne.

Créer un environnement rassurant et prévisible

Les personnes atteintes de troubles de la mémoire gagnent à évoluer dans un cadre stable. Un chez-soi structuré, des routines claires et une signalétique simple sont autant d’éléments qui facilitent le quotidien. On peut, par exemple :

  • Étiqueter les placards avec des mots et images
  • Utiliser un calendrier mural visualisable facilement
  • Placer les objets aux mêmes endroits de manière systématique

Ce type d’aménagement diminue l’anxiété du proche en perte de repères et offre à ses accompagnants un cadre d’intervention plus serein. Pour aller plus loin dans l’aménagement du quotidien, consultez notre article sur le quotidien d'une personne atteinte d'Alzheimer.

Maintenir le lien émotionnel et social

L’un des risques majeurs liés à la perte de mémoire est l'isolement. Rester en lien avec son entourage par le biais de conversations simples, de promenades ou d’activités partagées contribue à préserver une forme de vitalité cognitive et affective. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir d’un toucher rassurant, d’un regard complice ou d’une photo partagée.

Vous vous demandez s’il est pertinent de continuer à évoquer les souvenirs ? La réponse est oui. Même si la mémoire récente défaille, évoquer le passé peut réveiller des émotions positives. Notre article détaillé sur l’intérêt de raconter des souvenirs à un proche malade explore cette idée plus en profondeur.

Livre Raconte-moi ton histoire ouvert à la page d’un arbre généalogique

Stimuler la mémoire sans mettre en échec

Il ne s’agit pas de « forcer » la mémoire. Certains exercices ludiques, comme feuilleter de vieux albums photo, écouter des chansons d’époque, ou encore compléter un arbre généalogique, peuvent être des déclencheurs d'émotions et de souvenirs profonds. L’essentiel est de proposer des activités sans pression de résultat.

Parmi les outils favorables à la stimulation bienveillante de la mémoire, le livre Raconte-moi ton histoire propose à vos proches de retranscrire leurs souvenirs à travers des questions-guides. Certains utilisateurs le complètent seul ou en famille, souvent avec émotion. Il devient ainsi un support d’échange privilégié, une façon douce de raviver la mémoire et de la transmettre, même lorsque les mots viennent difficilement.

Pour découvrir d'autres idées d'activités adaptées, nous vous conseillons la lecture de notre article Peut-on ralentir l'évolution de l'Alzheimer avec des activités de mémoire ?.

Adopter une posture d’écoute et de respect

L’un des gestes les plus importants reste l’écoute véritable. Il ne s'agit pas uniquement d’entendre, mais de faire preuve d'une présence bienveillante, d’éviter la correction systématique ou les rappels qui pourraient créer de la frustration. Un mot oublié, un prénom inversé ne doivent pas devenir des sources de tension.

Accompagner, c’est aussi accepter de lâcher prise sur certaines logiques rationnelles. Entrer dans l’univers de l’autre, tel qu’il est perçu par lui, est parfois plus apaisant que d’insister pour imposer sa propre réalité.

S'inspirer d'histoires et créer de nouveaux souvenirs

Paradoxalement, accompagner quelqu’un dans la perte de mémoire peut inviter à la revalorisation du lien familial. Les enfants, les petits-enfants, les proches y trouvent parfois une nouvelle manière d’être en lien. C’est le moment idéal pour interroger, écouter, noter ou enregistrer des fragments d’histoire familiale avant qu’ils ne s'effacent définitivement.

Certains utilisent le livre Raconte-moi ton histoire comme un fil conducteur de conversations complices, notamment lors des fêtes ou des visites. Ce rituel, loin d’être thérapeutique dans le sens médical du terme, permet une transmission affective et symbolique riche en émotion.

Se faire accompagner soi-même en tant qu’aidant

Rappelons enfin que soutenir un proche qui perd la mémoire peut être éprouvant. De nombreux aidants expriment de la fatigue, parfois de la solitude ou de la culpabilité. Il est primordial de s’autoriser à demander de l’aide : soutien psychologique, groupes de parole, consultations spécialisées.

Des associations comme France Alzheimer proposent des ressources, des formations et des lignes d’écoute dédiées aux aidants familiaux. Les hôpitaux, les centres médico-sociaux et de nombreux dispositifs en ligne peuvent aussi être des relais utiles.

Conclusion : accompagner avec cœur, pas à pas

Les bons gestes pour accompagner la perte de mémoire ne sont pas uniquement des stratégies techniques : ce sont avant tout des gestes du cœur. Patience, simplicité, respect du rythme de l’autre, et volonté de maintenir le lien : voilà les fondations d’un accompagnement respectueux et vivant.

Créer des moments complices autour d’objets ou de souvenirs, comme nous l’abordons ici Créer des moments complices avec un grand-parent atteint d’Alzheimer, permet bien souvent de retrouver, ne serait-ce qu’un instant, cette lumière qui scintille derrière les silences.

Et lorsque la mémoire défaille, la tendresse reste. Tout comme les gestes simples, comme ouvrir un livre ensemble, se souvenir d’un rire ou d’un parfum d’enfance, ou s’émerveiller d’un dessin crayonné sur la page d’un arbre généalogique. Ce sont parfois ces instants suspendus qui deviennent les plus précieux.

Pour préserver ces fragments de vie, de mémoire et de lien, certains choisissent de s’appuyer sur un support comme Raconte-moi ton histoire, un livre soigneusement conçu pour recueillir et partager ce que le temps n’efface pas toujours : l’essentiel.