Quand une personne âgée ne retrouve plus ses objets : est-ce Alzheimer ?

Avec l’âge, il devient courant d’égarer certains objets du quotidien. Les clés de la maison, les lunettes, ou encore le téléphone portable peuvent soudainement disparaître, pour finalement être retrouvés dans un tiroir ou dans une autre pièce. Mais à partir de quand cette tendance devient-elle inquiétante ? Est-ce simplement le vieillissement naturel du cerveau ou peut-il s’agir des premiers signes de la maladie d’Alzheimer ?

Perdre ses objets en vieillissant : une réalité fréquente

Chez la plupart des personnes âgées, le cerveau ralentit naturellement avec le temps. Cela peut se traduire par une mémoire immédiate moins performante. Il est donc fréquent qu’une personne de 70, 80 ans ou plus, oublie où elle a posé un objet il y a quelques minutes ou répète une information. Cela ne signifie pas nécessairement qu’Alzheimer est en cause.

Il est important de distinguer les oublis occasionnels de la désorientation ou de la confusion constantes. Un moment d’inattention, une distraction pendant une journée chargée ou même la fatigue peuvent suffire à causer une perte temporaire de mémoire.

Quand doit-on s’inquiéter ? Quelques signaux à observer

Certains comportements peuvent alerter. Lorsque la perte d’objets devient systématique, qu’elle s’accompagne d’accusations (penser que quelqu’un a volé), ou qu’elle génère de l’anxiété, il peut être pertinent de consulter un professionnel.

Voici quelques exemples de signes à surveiller :

  • Poser régulièrement des objets dans des endroits incongrus (le téléphone dans le réfrigérateur, les lunettes dans les chaussures).
  • Ne pas retrouver un objet et ne pas se souvenir d’avoir interagi avec lui du tout.
  • Répéter plusieurs fois les mêmes questions dans une courte période de temps.
  • Avoir des difficultés à suivre une activité simple qu’on maîtrisait auparavant, comme suivre une recette de cuisine (en savoir plus ici).

Ces indices peuvent, pris ensemble, pointer vers des troubles cognitifs plus profonds.

Alzheimer ou pas ? Le rôle fondamental du diagnostic précoce

Un diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer permet d'envisager des accompagnements adaptés. Il est essentiel d’en parler rapidement à un médecin généraliste ou à un neurologue pour entamer les évaluations nécessaires. Des tests neuropsychologiques aident à déterminer s’il s’agit de troubles cognitifs légers (MCI) ou d’une forme plus avancée d’une maladie neurodégénérative.

Agir tôt, c’est aussi préserver au maximum l’autonomie de la personne concernée, et anticiper les ajustements de vie nécessaires. Cela permet également de renforcer les liens familiaux au fil du temps, comme évoqué dans l’article Comment préserver les liens familiaux dès les premiers signes d'Alzheimer.

Comment accompagner un proche qui commence à oublier ?

L’environnement joue un rôle crucial. Il est important de s’adapter plutôt que de forcer. Voici quelques conseils pour soutenir un proche :

  • Étiqueter les tiroirs et placards pour faciliter la recherche d’objets.
  • Créer une routine quotidienne rassurante.
  • Éviter de le confronter à ses oublis, cela peut être humiliant et générer du stress.
  • L’impliquer dans des activités qui stimulent la mémoire de manière douce : albums photos, souvenirs familiaux, récits oraux...

Certains objets peuvent aussi jouer un rôle de médiateur. Le livre Raconte-moi ton histoire en est un exemple. Proposant une série de questions guidées, il invite la personne âgée à partager ses souvenirs de vie, à son rythme. Cette démarche peut raviver des souvenirs oubliés et renforcer le sentiment d’identité.

Livre Raconte-moi ton histoire ouvert à la page arbre généalogique

Quand la perte d’objets devient source de tension familiale

Certains proches réagissent avec agacement ou incompréhension. « Tu as encore perdu tes clés ? » ou « Tu l’as posé quelque part, fais un effort ! » sont des phrases qui reviennent souvent, mais qui peuvent être blessantes. La perte d’objets répétée, loin d’être une simple distraction, peut être perçue par la personne concernée comme une perte de contrôle sur sa vie.

Comprendre que ces comportements ne sont pas volontaires permet de rétablir la bienveillance au sein de la relation. L’article Pourquoi mon proche a soudain du mal avec les activités qu’il faisait depuis toujours ? illustre bien cette dynamique.

Préserver les souvenirs malgré les pertes de mémoire

Si des signes de troubles cognitifs apparaissent, il est précieux d’engager rapidement un travail de transmission familiale. Écrire, enregistrer, ou simplement passer du temps à écouter les souvenirs anciens d’un proche âgé permet de garder une trace de ce qu’il a vécu. Ces moments renforcent les liens intergénérationnels et laissent une empreinte durable pour les enfants et petits-enfants.

Des outils existent pour accompagner cette démarche. Le livre Raconte-moi ton histoire renferme toute une série de questions pensées pour faire émerger des souvenirs tendres ou bouleversants, drôles ou inspirants. Il devient à la fois un moyen de soutenir la mémoire et de transmettre un héritage affectif.

Livre Raconte-moi ton histoire dans une boite cadeau au pied d'un sapin de Noël

Identifier les premiers signes pour mieux préserver ce qui compte

Il ne s’agit pas de poser un diagnostic soi-même, mais d’être attentif aux petites évolutions du quotidien. Le fait de perdre ses objets n’est, en soi, pas forcément inquiétant. Mais lorsque cela s’accompagne d’autres difficultés (perte de repères, troubles du langage, changements de personnalité), il devient essentiel de creuser la question. L’article Identifier les premiers signes d’Alzheimer permet-il de mieux préserver les souvenirs familiaux ? aborde en profondeur ce point.

La clé réside dans la bienveillance, l’attention et la volonté de préserver, autant que possible, la mémoire vivante d’un proche. Et ce, même si elle commence doucement à se fissurer. Car tant que les souvenirs peuvent être racontés, ils ne sont pas perdus.