Pourquoi mon proche a soudain du mal avec les activités qu’il faisait depuis toujours ?

Il n’est pas rare, en avançant dans l’âge, d’observer chez nos proches des changements subtils dans leur manière d’aborder les activités du quotidien. Une passion qu’ils chérissaient, une routine bien ancrée ou encore une compétence longtemps maîtrisée semblent soudain leur échapper ou ne plus susciter aucun intérêt. Cette situation peut être déroutante, voire inquiéter profondément l’entourage. Comprendre ces transformations est essentiel pour accompagner son proche avec bienveillance et lucidité.

Identifier les signes avant-coureurs chez un proche en perte de repères

Une baisse d'intérêt pour des activités familières peut être le symptôme de divers phénomènes, allant du simple vieillissement naturel à des troubles cognitifs plus préoccupants. L'important est d'observer sans juger : est-ce une fatigue passagère ? Une difficulté motrice ? Une baisse de mémoire ? Ces signaux ne doivent pas être ignorés.

Certains premiers signes, comme des oublis fréquents ou des confusions dans des gestes familiers, peuvent annoncer un problème plus global. Il peut être utile de consulter cet article pour identifier les premiers signes d’Alzheimer et mieux comprendre ce qui se joue.

Quand les gestes du quotidien deviennent une épreuve

Un changement soudain dans les habitudes d'une personne âgée peut avoir de nombreuses origines: un épisode dépressif, une dégradation de la condition physique, ou encore le début d’une pathologie comme la maladie d’Alzheimer. Il est utile d’observer s’il s’agit d’une difficulté généralisée ou ciblée (préparer un repas, écrire, jardiner, etc.). Cette distinction apporte des indices importants sur les troubles potentiels sous-jacents.

Pour aller plus loin dans cette réflexion, différencier le vieillissement naturel des troubles cognitifs peut aider à mieux cadrer la situation et à prendre des décisions éclairées pour l'accompagnement du proche.

Perte de plaisir ou perte de mémoire ?

Beaucoup de proches confondent la démotivation avec l'oubli. Pourtant, une réduction de l'envie de pratiquer certaines activités peut être liée à un effacement progressif des souvenirs associés. La lecture par exemple, peut devenir pénible si la personne oublie rapidement ce qu’elle vient de lire. Idem pour les jeux de société ou le tricot : quand l’habileté ou la mémoire font défaut, la frustration peut faire abandonner l’activité.

Dans ces cas-là, il peut être particulièrement touchant de raviver certains souvenirs à travers des moyens doux et bienveillants. Le livre “Raconte-moi ton histoire” est un outil imaginé dans cet esprit. Conçu sous forme de questions guidées sur la vie, l'enfance, les souvenirs marquants, il permet de raviver la mémoire en douceur tout en créant un moment de complicité entre générations.

Livre Raconte-moi ton histoire arbre généalogique

Comment adapter l’accompagnement au quotidien ?

Lorsqu’un proche commence à éviter certaines activités, il convient d’adapter les propositions plutôt que d’insister. Voici quelques pistes concrètes :

  • Proposer des variantes de l’activité initiale (des mots croisés à la place d’un roman complexe).
  • Accompagner la personne pour la rendre plus confiante dans ses gestes.
  • Créer des repères temporels réguliers, en transformant certaines pratiques en rendez-vous, ce qui aide à structurer la mémoire.
  • Valoriser les souvenirs à travers des objets, photos ou supports ludiques comme les livres mémoire.

Ces petits ajustements favorisent une meilleure estime de soi et réduisent la peur de l’échec qui peut paralyser.

Favoriser une évocation positive des souvenirs pour apaiser

Face à une difficulté présente, l'évocation de souvenirs positifs passés peut avoir une fonction apaisante et réparatrice. Les anecdotes familiales, les récits d’une époque révolue ou les anciennes passions peuvent raviver un sentiment de fierté. Revenir sur son histoire de vie participe aussi à redonner un sentiment de continuité, essentiel quand la mémoire immédiate commence à faiblir.

Rassembler ces récits peut devenir une activité en soi, presque thérapeutique. C’est justement dans cette optique que le livre Raconte-moi ton histoire a été conçu : il invite les proches à écrire leurs souvenirs sur des pages thématiques guidées, offrant ainsi une trace écrite précieuse pour les générations futures.

Livre Raconte-moi ton histoire en boîte cadeau sous le sapin

Quand faut-il s’en inquiéter ?

La frontière entre un changement bénin et un signe préoccupant reste parfois floue. Si les difficultés s’amplifient, si elles touchent plusieurs domaines (language, orientation, émotions), un avis médical est impératif. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article sur les premiers soupçons d’Alzheimer dans la famille, qui offre un éclairage sur les seuils d’alerte à surveiller.

Il est aussi possible que les difficultés soient fluctuantes : un jour bon, un jour plus confus. Dans ces cas, le mélange entre les souvenirs anciens et récents peut fournir des indications supplémentaires à éclaircir avec un professionnel de santé.

Transmettre, même lorsqu’on oublie

La peur de devenir « inutile », ou d’être réduit à ses pertes, est souvent présente chez les personnes âgées vulnérables. Leur permettre de redevenir acteur, source de souvenirs et de paroles, peut inverser cette dynamique. Transmettre son histoire, se raconter, même en étant accompagné, revalorise leur place dans la famille.

Certains aidants choisissent de proposer de remplir ensemble un support de mémoire comme un journal de souvenirs ou un livre à compléter. C’est une manière ludique, tendre et concrète de continuer à témoigner de sa personne. L'expérience peut également renforcer le lien entre générations, en particulier si l'outil est pensé pour les échanges, comme dans ce livre à compléter en famille.

Si vous vivez cette situation, vous n’êtes pas seul. D’autres ressentent les mêmes inquiétudes. N’hésitez pas à lire aussi notre article sur comment accompagner un parent qui perd ses souvenirs importants.

Le plus important reste de ne jamais considérer la personne uniquement à travers ce qu’elle n’arrive plus à faire, mais de continuer à voir, valoriser et cultiver ce qu’elle peut encore transmettre. C'est souvent dans les échanges les plus simples que naissent les plus beaux moments partagés.