Pourquoi partager son histoire de vie peut aider à mieux vivre la maladie

Faire face à une maladie, qu'elle soit aiguë ou chronique, bouleverse profondément notre quotidien, notre rapport aux autres et à nous-mêmes. Dans ce contexte difficile, raconter son histoire de vie peut devenir bien plus qu’un simple acte de mémoire : c’est un levier puissant d’apaisement, de reconnexion et parfois même de transformation. Ce geste, souvent sous-estimé, peut offrir un véritable soutien psychologique et émotionnel.

Livre Raconte-moi ton histoire sur un lit avec un stylo à côté

Découvrir un sens dans le parcours de la maladie

Faire le récit de sa vie, c’est mettre des mots sur ses expériences, ses douleurs, ses réussites et ses doutes. Lorsque la maladie s’invite dans une existence, elle peut provoquer un sentiment d’absurde ou de perte de contrôle. Or, structurer son récit aide à redonner un sens à ce que l’on vit. Déjà en 1978, le chercheur Arthur Kleinman, anthropologue et psychiatre, évoquait l’idée que narrer sa maladie permet non seulement de l’expliquer aux autres mais aussi de se la réapproprier soi-même.

En écrivant ou en racontant sa vie, on redonne une cohérence à son identité, mise à mal par des traitements, des gestes médicaux, ou la fatigue chronique. On reprend le fil conducteur de son histoire, et cela peut aider à mieux tolérer les phases plus sombres du parcours médical. C’est notamment ce qu’aborde notre article Idées pour raconter son parcours de guérison à ses proches.

Créer des liens familiaux plus profonds

La maladie peut éveiller chez les proches un sentiment d’impuissance. Nombreux sont ceux qui se sentent mal à l’aise face à la souffrance d’un parent ou d’un(e) ami(e), et ne savent pas toujours comment aborder certains sujets. Raconter son histoire de vie devient alors un pont entre les générations, une manière d’entrer en conversation sur des terrains jusque-là difficiles d'accès.

Partager ses souvenirs, parler de ses propres parents, des épreuves surmontées, des lieux traversés, offre à ses proches une perspective enrichie de la personne malade. Cela humanise au-delà du statut de « patient ». Parmi les nombreux moyens pour aborder ces récits, le livre Raconte-moi ton histoire propose un véritable support à compléter, page après page, guidé par des questions sensibles et bienveillantes.

Livre Raconte-moi ton histoire ouvert à la page d’un arbre généalogique

Avec des enfants ou petits-enfants, cela peut être aussi l’occasion de transmettre une mémoire personnelle sans passer uniquement par le prisme de la maladie. Cet échange peut ainsi renforcer le lien intergénérationnel. Découvrez d’ailleurs comment aborder ses souvenirs de maladie avec ses enfants ou petits-enfants.

Alléger le poids émotionnel du silence

Beaucoup de personnes affaiblies par la maladie taisent leur douleur, soit pour se protéger, soit pour protéger les autres. Mais le silence peut devenir lourd, pesant, et creuser un fossé avec l’entourage. Mettre des mots sur son vécu permet de libérer une partie de cette charge émotionnelle. Cela permet aussi d'éviter que d'autres parlent à la place du malade, ce qui arrive fréquemment dans des contextes hospitaliers ou familiaux.

Exprimer ses ressentis, même simplement, même par écrit, revient à reprendre la main sur son émotion. Certains choisissent de tenir un journal de bord ; d'autres préfèrent répondre à des questions guidées. Des ressources comme le livre Raconte-moi ton histoire offrent un accompagnement bienveillant pour ceux qui ne savent pas par où commencer mais ressentent ce besoin de transmission.

Si vous cherchez d'autres approches pour trouver les mots justes, ce guide peut vous intéresser : Trouver les bons mots pour raconter son combat contre la maladie.

Rendre sa parole utile aux autres

Quand on traverse une maladie, on se rend souvent compte à quel point le témoignage d'autres patients peut être précieux. Il réconforte, oriente, rassure. De la même manière, votre témoignage pourra un jour aider un proche, ou même un inconnu, à comprendre qu’il n’est pas seul. Raconter son expérience, c’est transmettre une mémoire mais aussi une forme de sagesse née de l’épreuve. Cela ne signifie pas tout dire, mais choisir ce que l’on souhaite laisser en héritage, y compris dans la dimension du vécu médical.

Certains choisissent de transmettre leur parcours de façon plus formelle, dans un document, un album, ou un livre à compléter. C’est précisément ce que propose Raconte-moi ton histoire, utilisé aussi bien par des patients en rémission que par des personnes vivant avec une pathologie au long cours.

Pour explorer ce sujet plus largement, lisez également notre article : Comment transmettre son vécu face à une maladie chronique à sa famille.

Stimuler la mémoire et garder un ancrage positif

La maladie, surtout lorsqu’elle affecte le mental ou les capacités cognitives, peut induire une perte de repères. Revenir sur des épisodes de vie heureux, des sourires d’enfance, des voyages, des rencontres, permet souvent de raviver ce qui donne de la force. Ce processus active la mémoire autobiographique, soutient l’estime de soi et renforce psychologiquement dans les moments de vulnérabilité.

Il est prouvé qu'une approche narrative a des effets positifs en oncologie, en soins palliatifs et dans l'accompagnement des maladies neurodégénératives. Le récit devient alors thérapeutique, tant pour celui qui parle que pour celui qui écoute.

À chaque étape, il faut se souvenir qu’aucune histoire n’est trop banale, aucune voix n’est trop faible. Même quelques lignes peuvent être source de consolation et de liens. Pour approfondir, consultez notre article consacré aux questions essentielles à poser à un proche qui affronte la maladie.

Comme le rappelle si bien l’adage : « Un jour, cette douleur te servira. » Et parfois, cela commence simplement par une histoire écrite, dans un carnet, transmise de main en main.