Pourquoi raconter son passé médical peut apaiser

La maladie, surtout lorsqu’elle frappe durement ou longuement, laisse des traces profondes. Elle transforme le quotidien, modifie le regard que l'on porte sur soi, et parfois aussi celui des autres. Pourtant, très peu de personnes prennent le temps de raconter leur parcours médical, de se réapproprier cette partie d’eux-mêmes. En parler, ou encore mieux, l’écrire, peut contribuer à une forme de libération émotionnelle. Ce processus permet de redonner du sens, de faire le tri, et de reconnaître la valeur de ce que l’on a traversé.

La parole et l’écriture offrent un espace sûr pour exprimer ce que l’on a vécu : les douleurs, les peurs, les espoirs, mais aussi les instants de lumière et de soutien. Dire et écrire, c’est aussi se reconnaître le droit de ressentir et de comprendre, et ce sans devoir se justifier.

Les étapes d’un récit médical libérateur

Se lancer dans le récit de son passé médical n’a rien d’anodin. Cela peut réveiller des souvenirs douloureux. Mais aborder ce récit étape par étape facilite le cheminement. Voici quelques jalons utiles :

• Identifier les moments-clés : diagnostic, hospitalisations, traitements, rechutes, soutiens reçus…
• Noter ses ressentis à différentes époques : qu’est-ce que je ressentais au début ? Pendant l’hospitalisation ? Après la rémission ou la rechute ?
• Exprimer ses besoins et ses doutes : auxquels les proches ont-ils répondu ? Lesquels sont restés inentendus ?
• Mettre des mots sur les transformations : physiques, psychologiques, familiales, professionnelles…
• Exprimer la gratitude ou les regrets : envers soi-même, envers les autres, envers la vie.

Une forme de guide, comme le livre Raconte-moi ton histoire, peut être un outil délicat pour accompagner cette reconstruction intime. Bien qu’il ne soit pas réservé aux parcours de santé, ses questions guidées abordent les souvenirs, les liens, les épreuves et les dépassements, et peuvent créer un cadre rassurant pour initier un tel témoignage.

Transmettre et reconnecter : donner du sens à ce que l’on a vécu

Pour beaucoup, raconter son histoire médicale n’a pas seulement une fonction personnelle. C’est aussi une manière de transmettre. Partager son expérience, c’est offrir à ses proches une autre manière de comprendre, parfois même de dire à son entourage ce qu’on n’a jamais réussi à formuler oralement. Cela éclaire une part de son identité, et peut renforcer les liens familiaux ou amicaux, en ouvrant la voie à une communication plus sincère.

C’est également une façon de proposer un témoignage utile aux générations futures. Quelle que soit l’issue de la maladie, ce récit devient une mémoire vivante, un legs émotionnel. Si vous envisagez cette démarche, il est possible de créer un souvenir durable de son combat contre la maladie qui restera bien après que les mots soient couchés sur le papier.

Raconter pour ceux qui n’ont pas eu la parole

De nombreuses personnes atteintes d’une pathologie grave n’ont pas l’opportunité ou la force de raconter leur histoire. Pourtant, même dans l’après, leurs proches peuvent témoigner, transmettre, poser des mots. C’est une manière de continuer à faire vivre une mémoire, de préserver une intimité, et de restaurer une dignité parfois malmenée par les traitements et les institutions médicales.

Les proches peuvent aussi s’aider d’outils pour initier une conversation profonde avec un proche malade ou disparu, en honorant leur voix, même symboliquement. Ces échanges a posteriori contribuent à apaiser les regrets ou les non-dits.

Alléger la charge émotionnelle en structurant le récit

Une des grandes difficultés réside dans la masse des souvenirs, parfois flous ou douloureux. Structurer les choses, les organiser, donne un cadre et une sécurité émotionnelle. C’est également un moyen de ne pas se sentir submergé. C’est ici que les guides de récit prennent tout leur sens. Un outil structuré comme Raconte-moi ton histoire pose des chapitres, des questions variées, et laisse des espaces de liberté pour adapter le ton et le contenu au vécu de chacun.

De plus, écrire n’est pas toujours synonyme d’exposition. Le récit peut être strictement personnel. Mais il peut aussi être partagé, en toute conscience, avec un cercle restreint d’amis ou de membres de la famille. Le choix reste entre vos mains.

Si vous vous demandez par où commencer, cette importance de poser des mots sur la maladie pour l’apprivoiser peut vous guider pour initier ce récit.

Des bienfaits concrets sur le long terme

Nombreux sont les professionnels de santé qui reconnaissent désormais l’intérêt thérapeutique de la narration de soi. La médiation par l’écriture peut permettre une baisse du stress, une meilleure résilience, une amélioration de l’estime de soi, et parfois même, une transformation dans la manière de se projeter. Dans le cas de maladies chroniques ou de périodes prolongées de convalescence, cet acte de narration permet de construire un témoignage de résilience, qui a de la valeur pour soi, mais aussi pour les autres.

Certaines associations, comme La Ligue contre le cancer, mettent en place des ateliers d’écriture thérapeutique. Des initiatives similaires existent pour les personnes atteintes de maladies rares, de douleurs chroniques ou en phase de rétablissement post-traumatique. Ces espaces encouragent la mise en récit, selon le rythme et le besoin de chacun.

Ce n’est donc pas un luxe ou un hobby : c’est une démarche profonde et utile, parfois même nécessaire.

Conclusion : Une histoire à retrouver pour mieux avancer

Faire la paix avec son passé médical ne signifie pas oublier. Cela signifie intégrer. Si votre parcours ou celui d’un proche a été marqué par une traversée difficile, l’écriture peut être un compagnon discret mais puissant pour relier le passé à l’avenir. Cela ne demande pas de talents particuliers, mais de l’authenticité, du respect envers soi-même et la volonté de regarder son histoire en face, avec douceur.

Le livre Raconte-moi ton histoire peut alors apparaître comme une découverte précieuse. Sans prétention ni jugement, il invite à dérouler les fils de vie, au rythme qui convient, en posant un regard nouveau sur ce que l’on a traversé. Pour soi, parfois pour les autres. Et surtout pour continuer à avancer, plus léger.