Quand un proche traverse une épreuve grave — maladie, accident, guerre ou exil — et qu’il en sort vivant, il laisse derrière lui bien plus qu’un simple souvenir : il crée un témoignage de résilience. Ce parcours de survie, souvent tissé de douleur mais aussi de lumière, mérite d’être consigné. Créer un livre familial autour de cette histoire, ce n’est pas seulement faire acte de mémoire, c’est aussi construire un lien intergénérationnel profond et transmettre des valeurs qui touchent au cœur même de ce que signifie "être en vie".
Pourquoi raconter une histoire de survie dans un livre de famille ?
Les histoires de survie sont bien plus que des récits dramatiques. Elles sont souvent porteuses d’une sagesse unique : celle de quelqu’un qui a vu la fragilité de la vie de très près, et qui a choisi de continuer malgré tout. Écrire cette histoire sous forme de livre familial permet :
- De préserver des souvenirs précieux pour les générations futures
- De donner la parole à un proche dont le vécu mérite reconnaissance
- D’apporter une forme de guérison à travers le témoignage
- De créer une source d’inspiration pour les enfants et petits-enfants
Parfois, la maladie ou le traumatisme est tabou dans la famille. Raconter ce cheminement à travers un ouvrage permet d’aborder avec justesse ce qui est souvent resté dans le silence. Comme exploré dans cet article sur le langage de la maladie, il ne s’agit pas de s’apitoyer, mais d’honorer un vécu.
Comment structurer un livre de famille autour d’une histoire de survie ?
Un bon point de départ est de respecter une chronologie simple : avant, pendant, après. Vous pouvez organiser le livre en chapitres ou en thématiques selon la nature du vécu. Voici quelques pistes :
- Contexte initial : Qui était la personne avant l’épreuve ? Quel était son monde ?
- Déclenchement : La maladie, l’accident ou l’événement marquant. Comment l’a-t-on appris ?
- Parcours de soin ou de lutte : Les étapes, les difficultés, les petits miracles.
- Moments de lumière : Même dans l’ombre, il y a des rayons. Amis fidèles, mots réconfortants, instants suspendus.
- Transformation : En quoi cette expérience a-t-elle transformé la personne ? Et l’entourage ?
Capturer les moments de lumière permet d’émouvoir sans alourdir, de célébrer la beauté même dans l’adversité.
Faire participer la personne concernée : l'importance de la parole
Certains survivants souhaitent profondément témoigner. D’autres n’en ont pas la force… ou ne savent pas comment aborder ce chapitre douloureux. C’est là qu’entre en jeu l’accompagnement bienveillant. Le fait de poser des questions ouvertes, à leur rythme, avec tendresse, est une manière de raviver la mémoire sans brutalité.
Le livre "Raconte-moi ton histoire" a justement été conçu dans cette optique. Il propose des questions guidées, douces et progressives, pour amener chacun à raconter son vécu sans pression. La page de l’arbre généalogique, par exemple, permet de replacer ces histoires dans un héritage global.

Pour ceux qui doutent encore, voici des conseils afin d’aider un proche à sortir du silence.
Impliquer la famille dans la création du livre
Un beau projet de livre peut devenir un projet collectif. Chaque membre de la famille peut y contribuer :
- En ajoutant ses souvenirs de cette époque (souvent différents selon les générations)
- En posant des questions clés qui n’ont jamais été exprimées
- En apportant des photos, lettres, objets, chansons marquantes
Ce processus rassemble autant qu’il documente. Il permet de créer une mémoire familiale partagée, où chacun devient dépositaire d’un fragment précieux.
Choix du format : manuscrit, illustration ou édition imprimée ?
Un livre familial de survie peut prendre plusieurs formes :
- Journal manuscrit, pour préserver l'authenticité de l’écriture personnelle
- Livre imprimé avec photos et anecdotes
- Format numérique partagé en famille, facilement duplicable
Utiliser un support comme "Raconte-moi ton histoire" permet de poser des jalons structurants tout en laissant place à la liberté d’expression. Ce livre peut ensuite rester dans la famille ou être offert à d'autres proches sensibles à cet héritage.

La valeur thérapeutique du récit
On sous-estime souvent la puissance de la parole dans la guérison émotionnelle. Mettre en mots ce que l'on a vécu crée du sens, restructure la mémoire et permet parfois de déposer une charge invisible. Le simple fait de raconter peut soulager — autant celui qui parle que ceux qui écoutent.
Comme détaillé dans cet article sur le pouvoir thérapeutique des mots, écrire permet d’apprivoiser l’expérience. Ce n’est plus la maladie ou le drame qui domine : c’est la personne qui en est ressortie grandie.
Pour aller plus loin : faire vivre l’histoire au-delà du livre
Le livre n’est parfois que le point de départ. À partir de ce récit, on peut imaginer :
- Une réunion de famille autour de la lecture d’un passage
- Une version audio enregistrée du témoignage
- Un film familial avec photos et enregistrements
- Un souvenir symbolique transmis à chaque petit-enfant
Ces gestes peuvent transformer une histoire douloureuse en un legs lumineux. Un récit de survie devient un récit de transmission. Il éclaire, inspire, et parfois même, réconcilie.
Et si vous ressentez le besoin d'approcher ce sujet délicat avec douceur, vous pouvez explorer cet article qui donne des conseils pour initier ces échanges de manière respectueuse.