
Pourquoi partager les moments difficiles de sa vie ?
Dans la narration d’une histoire de vie, il arrive toujours un moment où surgissent les épisodes plus sombres : des pertes, des traumatismes, des ruptures. Ces cicatrices intimes sont souvent gardées dans le silence, comme si les exposer risquait de trop raviver la douleur. Pourtant, parler de ces épreuves dans un récit personnel n’est pas seulement un acte de mémoire : c’est un processus de reconnaissance, de transmission et parfois même de guérison.
Mettre des mots sur les blessures de vie permet de donner un sens aux événements, et de montrer le chemin parcouru. Pour celui qui raconte, c’est une manière de témoigner de sa résilience. Pour celui qui lit ou écoute, c’est une clé pour mieux comprendre l’autre – voire pour se sentir moins seul dans ses propres combats.
Comment aborder ses cicatrices sans se renfermer dans la douleur ?
Le premier obstacle que l’on rencontre souvent face à cette démarche, c’est la crainte de réveiller des souvenirs douloureux. Mais tout ne doit pas être dit d’un bloc. Il est essentiel de créer d’abord un cadre de confiance, surtout lorsqu’il s’agit d’écrire pour être lu par ses proches.
- Avancer pas à pas : Plutôt que de revenir immédiatement sur les événements les plus durs, il peut être bénéfique de commencer par évoquer le contexte, les personnes présentes dans ces moments, ce que l’on ressentait avant que les choses ne basculent.
- S’autoriser à ne pas tout dire : Partager ses blessures ne signifie pas se mettre à nu intégralement. Il est possible de parler avec sincérité sans tout dévoiler. La pudeur peut cohabiter avec la transparence.
- Identifier ce que l’on veut transmettre : L’intérêt du récit réside souvent moins dans la description de la souffrance que dans la compréhension qu’on en a retirée. Cette prise de conscience permet de transformer l’événement en apprentissage.
Un lecteur à la recherche de sens appréciera davantage un récit qui évoque la traversée et non une simple liste d’épreuves.
Des outils pour structurer un récit avec des épisodes traumatiques
Il n’est pas toujours évident de structurer ses pensées, en particulier lorsqu’il s’agit d’évoquer des épisodes difficiles. C’est pourquoi des supports guidés peuvent s’avérer précieux. Par exemple, le livre Raconte-moi ton histoire offre un canevas rassurant : il propose des questions pensées pour accompagner une narration fluide et respectueuse du rythme de la personne.

Ce type de support permet de recontextualiser les événements douloureux dans une trajectoire plus large : celle de toute une vie, faite aussi de relations fortes, de passions, de transmissions positives. L’arbre généalogique, par exemple, aide à relier les parcours individuels aux héritages familiaux et culturels, souvent fondateurs dans la résilience.
Pour des sujets plus spécifiques, comme le burn-out ou encore la maladie grave, des ressources complémentaires existent pour apprendre à trouver les mots justes sans se sentir exposé ou mal compris.
Les bienfaits insoupçonnés de raconter ses blessures
Raconter ses épreuves n’est pas un exercice facile. Mais avec le recul, nombreux sont ceux qui témoignent d’un sentiment de libération et même de soulagement. Ce processus d’écriture permet de :
- Mettre de l'ordre dans ses souvenirs : les évènements douloureux créent souvent une confusion émotionnelle. Le récit aide à poser un cadre et à mieux comprendre ce qui a été vécu.
- Témoigner pour les générations futures : Surtout dans les familles, parler de ce que l’on a traversé ouvre les yeux des enfants et petits-enfants sur des réalités qu’ils ignorent souvent. Cela renforce l’estime intergénérationnelle.
- Se réapproprier son histoire : Mettre par écrit ce que l’on a subi permet de reprendre position dans sa propre vie, non plus comme victime passive, mais comme acteur de sa reconstruction.
Un proche ayant traversé un divorce, une faillite ou une maladie aura souvent besoin d’un coup de pouce pour mettre ces passages délicats en mots. Vous pouvez lire à ce sujet, par exemple, notre article sur comment aborder les sujets douloureux comme la faillite.
Accompagner un proche dans le processus de récit
Parfois, nous ne sommes pas les auteurs mais les témoins : enfants, petits-enfants, conjoint.e.s, amis. Lorsque quelqu’un de proche souhaite s’exprimer sur son parcours et ses blessures, notre posture peut faire toute la différence.
Voici quelques conseils pour accompagner ce cheminement :
- Créer un moment dédié : Offrir un cadre paisible dans lequel la parole a sa place. Cela peut être un moment hebdomadaire autour d’un café ou l’envoi d’une question réfléchie par courrier ou message.
- Rassurer sur l'accueil de la parole : Rappeler que ce n’est pas la cohérence narrative qui compte, mais la sincérité. Que l'on est prêt à entendre ce qui vient avec respect, sans jugement.
- Mettre à disposition des outils adaptés : Offrir un livre comme Raconte-moi ton histoire peut initier cette démarche d’écriture tout en douceur, en laissant la personne choisir par quelles étapes commencer.
Vous pouvez également consulter cet article si vous souhaitez aider un proche à parler de son parcours après une rupture, ou encore celui-ci sur l’accompagnement autour du récit migratoire d’un parent.
En conclusion : faire de ses cicatrices une richesse à transmettre
Nos cicatrices racontent ce que nous avons survécu. Les porter en récit, c’est les transformer. Non pas pour les embellir, mais pour leur donner une place juste, au sein d’une histoire plus vaste, celle d’une vie humaine confrontée à la perte, au changement, à la douleur... et à la capacité d’en sortir changé.
Le livre Raconte-moi ton histoire s'inscrit dans cette perspective : offrir à chacun un espace bienveillant où les souvenirs prennent forme, même les plus fragiles, au service de la transmission et du lien entre générations.
