Exprimer sa résilience après une maladie grave : trouver les bons mots

Traverser une maladie grave change irréversiblement un être humain. Ce bouleversement physique et émotionnel marque le corps, mais surtout l’âme. Une fois la tempête passée, beaucoup ressentent le besoin de témoigner, de poser des mots sur ce qu'ils ont vécu, parfois pour eux-mêmes, parfois pour leurs proches. Mais comment raconter l’indicible sans tomber dans le pathos ni masquer la réalité ? Trouver les bons mots après une épreuve médicale majeure, c’est aussi un acte de résilience et de transmission.

Livre Raconte-moi ton histoire sur un lit avec un stylo

Comprendre son besoin de s’exprimer après une maladie grave

Quand le diagnostic tombe, toute l’attention est portée sur le combat à mener. Une fois la santé retrouvée ou stabilisée, émerge souvent le besoin de raconter. Ce besoin peut être motivé par diverses raisons :

  • Apaiser le traumatisme en posant des mots sur l’épreuve.
  • Aider d’autres personnes confrontées à la maladie.
  • Transmettre une expérience de vie à ses proches avec sincérité et authenticité.
  • Enraciner son vécu dans une forme de continuité familiale ou mémorielle.

Ce réflexe de partage est profondément humain. Comme le souligne le site France Assos Santé, les patients sont de plus en plus nombreux à témoigner publiquement, parfois anonymement, mais souvent pour ne pas laisser leur vécu se perdre dans le silence.

Trouver les mots justes sans culpabilité

Beaucoup hésitent à partager cette période difficile de leur existence, de peur d’accabler leurs proches ou de raviver une douleur. Pourtant, il ne s’agit pas d’un devoir de mémoire souffrant, mais d’un chemin vers la résilience. Comme l'explique notre article sur comment raconter un burn-out sans culpabilité, verbaliser ses failles ou ses combats permet justement de créer des ponts de compréhension avec son entourage.

Écrire ou raconter son histoire, même fragmentairement, donne la possibilité de retrouver un sentiment de pouvoir sur ce qui semblait nous échapper. Il ne s’agit pas de faire œuvre littéraire, mais de parler vrai, avec ses mots à soi.

Structurer son récit : de l’intime à l’universel

Le processus de narration commence souvent dans l’intime — un carnet secret, des brouillons de lettres jamais envoyées — avant de s’ouvrir à un cercle plus large. Structurer son récit permet aussi de ne pas se perdre dans les émotions. Quelques points d’ancrage peuvent aider :

  • Avant la maladie : qui étions-nous ? quels repères ?
  • Le bouleversement : symptômes, diagnostic, réactions initiales.
  • Le parcours de soins : étapes, rencontres marquantes, défis.
  • Les enseignements : ce que cela a changé dans sa vision de la vie.
  • Et aujourd’hui : la reconstruction, les projets, la gratitude.

Le livre à compléter Raconte-moi ton histoire propose un guide bienveillant et structuré pour accompagner cette mise en récit. Grâce à des questions ouvertes, il aide à retrouver le fil de son histoire, même lorsqu’on croit l’avoir perdu.

Livre Raconte-moi ton histoire ouvert à la page d’un arbre généalogique

Transmettre une leçon de vie à ses proches

Exprimer sa résilience ne relève pas seulement de la catharsis personnelle. C’est aussi un acte fondateur dans la transmission familiale. Raconter ce qu’on a traversé, c’est léguer une leçon de courage, une manière de dire : « voilà ce que j’ai affronté, et pourtant je suis là. »

Pour les enfants, les petits-enfants, voire les amis proches, ces récits sont autant de repères dans un monde incertain. Ils humanisent nos parcours, montrent que la difficulté peut être surmontée sans héroïsme mais avec détermination.

Certains choisissent de partager leur récit lors de moments conviviaux. Vous pouvez par exemple organiser une veillée familiale autour des souvenirs, comme le suggère cet article sur les soirées autour des souvenirs. Ces instants mettent en lumière non seulement un vécu, mais aussi une capacité à donner du sens à l’épreuve.

Utiliser le support de l'écriture pour clarifier ses émotions

L’écriture est un chemin efficace pour clarifier ce que l’on ressent. Une recherche publiée dans la revue Health Psychology démontre que tenir un journal après une épreuve médicale améliore potentiellement la santé mentale. Cela permet de mettre à distance certains souvenirs douloureux, de mieux les digérer.

Pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec l’écriture libre, l'utilisation d’une trame peut être rassurante. À ce titre, des livres-guides comme Raconte-moi ton histoire servent aussi de tremplin. Ils posent des jalons : "Quel a été votre plus grand défi ?", "Qui vous a surpris par sa présence ou son soutien ?" — des questions qui donnent le ton et aident à faire émerger ce qui compte.

Créer une mémoire familiale élargie

L’une des richesses d’un récit de vie après une maladie, c’est qu’il s’intègre dans une mémoire plus large. Raconter ne signifie pas s’isoler dans son vécu, mais au contraire relier son expérience à d’autres histoires : celles de nos aînés, de notre culture, de notre migration, ou même d’autres deuils familiaux.

Si vous aidez un parent ou un grand-parent à raconter son parcours de santé, vous pouvez vous inspirer de l’article : Aider un parent à parler de son passé migratoire. Il donne des pistes méthodologiques applicables à tout récit chargé émotionnellement.

Enfin, conserver ces souvenirs précieusement — dans un carnet, un fichier audio, une vidéo ou un livre — participe à leur transmission. Notre guide dédié à la conservation des souvenirs familiaux peut aussi être une ressource précieuse dans cette démarche.

Conclusion : renouer avec la vie en racontant

Exprimer sa résilience après une maladie grave n’est ni une obligation, ni un exercice imposé. C’est une invitation douce à se relier à soi. C’est aussi, souvent, un acte d’amour à l’égard de ceux qui nous entourent et qui, parfois sans poser de questions, veulent comprendre ce que nous avons traversé.

Qu’il soit raconté à voix basse, dans une lettre, filmé ou complété dans un livre adapté comme Raconte-moi ton histoire, ce récit est un témoignage de la vie qui continue. Et c’est précisément là que réside la force de la résilience : dans la volonté de faire de la vulnérabilité une ressource, à partager.