Avec l'avancée en âge d'un parent, il est naturel de commencer à s'interroger sur sa santé cognitive, surtout lorsque des petits oublis ou des comportements inhabituels apparaissent. Vous vous demandez peut-être s'il s'agit de changements normaux liés au vieillissement ou de possibles signes précoces de la maladie d'Alzheimer. Cet article vous aidera à mieux comprendre ce que vous devez observer chez votre mère de 70 ans et comment agir en conséquence.
Symptômes précoces de l’Alzheimer chez une personne de 70 ans : ce qu’il faut observer
La maladie d’Alzheimer débute souvent de façon insidieuse. Elle peut commencer par de simples oublis ou des troubles bénins du langage qui semblent innocents. Mais lorsque ces symptômes deviennent récurrents ou affectent le quotidien, ils méritent une attention particulière.
- Perturbation de la mémoire à court terme : votre mère répète-t-elle plusieurs fois la même question ? Oublie-t-elle des événements récents comme une visite ou un appel ?
- Difficulté à accomplir des tâches familières : la cuisine, la gestion des factures ou même la préparation du café deviennent-elles des processus confus ?
- Problèmes de langage : Cherche-t-elle souvent ses mots ? Emploie-t-elle des expressions approximatives (« tu sais, le truc ») ?
- Désorientation dans le temps ou l'espace : Se perd-elle dans des lieux familiers ? Commence-t-elle ses journées à des heures improbables ?
- Altération du jugement : Une confiance excessive envers des inconnus ou des décisions financières inhabituelles peuvent être des signaux d’alerte.
Pour approfondir cette question, vous pouvez lire notre article sur les petits oublis ou premiers signes d’Alzheimer.
Quand s’inquiéter réellement ? Une frontière souvent floue
Il est important de noter que tout oubli ne signifie pas Alzheimer. Le vieillissement normal entraîne lui aussi des altérations cognitives légères. Ce qui doit alerter, c’est la fréquence ainsi que l’impact des symptômes sur les activités quotidiennes. Par exemple, si votre mère ne se souvient plus du jour où vous êtes venu la voir, cela peut être bénin. En revanche, si elle oublie que vous l’avez vue hier alors que vous l’avez accompagnée à un rendez-vous médical important, cela peut être plus préoccupant.
Un bon point de départ est d’observer les symptômes sur quelques semaines et de noter leur évolution. Nous abordons ce suivi plus en détail dans notre article sur les troubles de la mémoire chez les personnes âgées.
Comment aborder le sujet avec votre mère sans la brusquer
Évoquer la santé mentale avec un parent peut s’avérer sensible. Votre mère peut se sentir mise en accusation ou craindre de perdre son autonomie. Préférez une approche douce, rassurante et basée sur l’écoute. Par exemple : « J’ai remarqué que certaines choses devenaient plus compliquées pour toi, est-ce que tu l’as remarqué aussi ? ».
Cette discussion est aussi l’occasion de raviver des souvenirs communs, d’échanger des anecdotes, et de mieux comprendre les repères émotionnels de votre mère. Nombreuses sont les personnes âgées qui prennent un réel plaisir à raconter leur vie lorsqu’elles sentent une écoute bienveillante, même quand la mémoire fait défaut.
Préserver les souvenirs malgré la maladie : une mission précieuse
Il est essentiel de proposer des activités qui stimulent la mémoire sans pression ni objectif thérapeutique immédiat. Tenir un journal, regarder d’anciennes photos ou discuter des événements marquants permettent souvent de redonner accès à des souvenirs enfouis.
Dans cette dynamique, certains objets peuvent devenir des outils précieux. Le livre “Raconte-moi ton histoire” en est un exemple : il propose une série de questions guidées pour laisser une trace du vécu d’une personne. Complété petit à petit, seul ou avec un proche, il devient un pont entre les générations, un espace intime de transmission et de partage.
Ce genre de projet est aussi réconfortant pour les proches : il permet de créer un souvenir écrit à relire, même lorsque la mémoire du parent décline.
Quels professionnels consulter dès les premiers soupçons ?
Si vous remarquez plusieurs signes précoces chez votre mère, une consultation chez le médecin généraliste est une première étape utile. Celui-ci pourra proposer un bilan cognitif et, si besoin, orienter vers un neurologue ou un centre mémoire.
Dans la durée, les professionnels comme les orthophonistes, psychologues ou psychomotriciens peuvent accompagner certains aspects spécifiques de la maladie. N’attendez pas que les symptômes deviennent trop envahissants : une détection précoce permet une meilleure qualité de vie sur le long terme.
Pour comprendre l’importance de cette étape, lisez notre article dédié aux signes de l’Alzheimer précoce chez les seniors.
Créer des souvenirs malgré la maladie : un choix de vie
La maladie d’Alzheimer ne doit pas être vécue uniquement comme une perte. C’est aussi une invitation à redoubler d’efforts pour construire autrement des souvenirs avec votre mère. Allégez les discussions pratiques, privilégiez des temps de qualité, retrouvez les petits rituels familiaux.
Nombreux sont les témoignages de familles qui disent avoir connu un lien plus profond avec leur proche malade, justement parce qu’elles ont appris à écouter au-delà des mots. Aider un proche à exprimer ses souvenirs, même par bribes, est un acte d’amour aussi fort qu’une conversation fluide.
Conclusion : agir avec douceur, vigilance et engagement
Si vous suspectez que votre mère de 70 ans présente des signes précoces d’Alzheimer, ne paniquez pas mais ne restez pas seul(e) non plus. L’observation sans jugement, le dialogue bienveillant et la consultation de professionnels forment un triptyque essentiel.
Et si la mémoire vacille, cela ne veut pas dire que tout disparaît. La transmission, les liens, le vécu restent. Des outils simples peuvent faire une vraie différence, pour vous comme pour elle. Le livre Raconte-moi ton histoire s’inscrit dans cette démarche douce et profondément humaine : garder vivante la flamme des souvenirs.
Pour finir, si ce sujet vous interpelle, découvrez aussi notre article : Mon père devient confus, est-ce le début de la maladie d’Alzheimer ?