Exprimer sa vérité ou protéger ses proches : un dilemme courant
Écrire son histoire de vie est un acte profondément intime. Que ce soit pour transmettre un héritage émotionnel, cultiver la mémoire familiale ou simplement se libérer d’un poids, se lancer dans un récit de vie authentique soulève rapidement une question cruciale : faut-il tout dire ? Certains souvenirs sont tendres, d’autres douloureux, voire dérangeants à partager. Dans ce contexte, il devient essentiel de déterminer les intentions derrière cet exercice de mémoire.
Souhaite-t-on transmettre une image fidèle de soi-même ? Réconcilier certaines parties de son histoire ? Ou bien offrir aux générations futures une clé de compréhension de leurs racines ? En fonction de l’objectif, la nécessité d’être exhaustif peut évoluer. Il ne s’agit donc pas de tout raconter pour tout raconter, mais de choisir avec intention ce que l’on partage.
Les raisons de ne pas tout dire dans un récit personnel
Omettre certaines parties de son histoire n’est pas nécessairement synonyme de mensonge ou de trahison. Parfois, taire certains événements peut être une manière légitime de se protéger soi-même ou de protéger les autres :
- Protéger les émotions des proches : Certains récits touchent aux blessures familiales, aux conflits non résolus ou à des vérités difficiles à entendre. Il peut être judicieux de ne pas brusquer les sensibilités, surtout si les lecteurs potentiels du récit sont très proches émotionnellement.
- S’épargner une souffrance inutile : Raconter certaines expériences douloureuses peut raviver des douleurs profondes. Il faut avant tout respecter son propre rythme émotionnel.
- Préserver l’intimité de tiers : Lorsque l’on raconte sa vie, on implique forcément d’autres personnes. Certaines expériences concernent aussi d’autres qui n’ont pas toujours donné leur consentement à cette exposition.
L’essentiel est d’accepter que l’on ne peut tout dire. Parfois, poser le silence sur certaines périodes est aussi une forme de récit. Comme le suggère notre article Dire l'indicible à travers un récit personnel, il est possible d’évoquer en filigrane, avec pudeur, ce qui ne peut être exprimé frontalement.

Pourquoi certaines vérités méritent pourtant d’être dites
S’il est sage de réfléchir à ce que l’on partage, certaines vérités ont pourtant le pouvoir de réparer, d’éclairer ou d’unir. Raconter certains éléments délicats de son vécu peut avoir un impact positif, à condition de le faire avec justesse :
- Briser les silences familiaux : Certaines familles vivent sous le poids de secrets ou de non-dits transmis de génération en génération. Mettre des mots sur ces zones d’ombre peut libérer une compréhension nouvelle des dynamiques familiales.
- Offrir une forme de résilience : Partager les épreuves traversées, les chutes et les renaissances peut être profondément inspirant pour ceux qui liront ces lignes. C’est un message puissant : « moi aussi, j’ai traversé ça ».
- Assumer son parcours pour se réparer : Écrire peut être thérapeutique. Certains trouvent du sens à leur histoire en l’écrivant, même les parties les plus sombres. Un espace comme le livre Raconte-moi ton histoire offre justement cette possibilité de s’exprimer librement, à son rythme.
Dans Transmettre ses vérités avec tendresse, nous explorons la manière dont les récits sensibles peuvent être partagés sans violence ni culpabilité, en respectant le lien affectif avec les lecteurs futurs.
Comment doser ce que l’on décide d’écrire dans un récit de vie ?
Il n’existe pas de règle universelle pour déterminer ce qu’il faut inclure ou non dans une autobiographie. En revanche, certains repères peuvent aider à s’orienter :
- Évaluer l’intention : Pourquoi souhaitez-vous raconter ce souvenir ? Est-ce pour éclairer, libérer, avertir ou régler un compte ? Cette introspection peut vous guider dans la forme et la profondeur à adopter.
- Se poser la question de la transmission : Qu’aimeriez-vous que vos proches comprennent de vous ? En quoi cette histoire leur permettra de mieux vous connaître ou de comprendre leur propre histoire ?
- Utiliser un support encadré et rassurant : Un livre à compléter conçu pour guider et accompagner, comme Raconte-moi ton histoire, peut justement permettre de s’exprimer de manière structurée sans se perdre dans l’intime.
Des pages comme celle de l’arbre généalogique ou les sections thématiques rendent l’écriture plus fluide et moins effrayante. Certain·es choisissent même d’y insérer des souvenirs difficiles, dans un cadre formalisé et bienveillant.

Oser dire ce qu’on ne croyait jamais pouvoir exprimer
Pour beaucoup, raconter certaines expériences relève d’un véritable défi, notamment quand les récits touchent à l’intime, au tabou, au silence. Pourtant, dans certains cas, ces confidences peuvent aussi être une libération, pour soi comme pour les autres.
Comme développé dans « Je n’ai jamais osé le dire à personne » : raconter enfin son vécu, il existe une puissance réparatrice dans le fait de nommer ce que l’on a toujours tu, tant qu’on le fait avec sensibilité et conscience. Le silence, parfois, enferme davantage que les mots.
Le récit n’est pas un lieu de règlement de comptes. Mais il peut devenir un sanctuaire d’humanité, de vulnérabilité assumée, de transmission sincère — avec ses zones claires et ses zones d’ombre.
Conclusion : faut-il tout dire ? Non. Mais dire ce qui compte, oui.
Se lancer dans la rédaction de son récit de vie n’est pas un acte anodin. Faut-il tout dire ? Non. Mais il semble essentiel de dire ce qui fait sens pour vous, ce que vous sentez important de léguer, que ce soit un souvenir, une émotion, une prise de conscience ou même une faille.
Il y a des vérités qui méritent d’être dites — non pour tout dévoiler, mais pour mieux comprendre, aimer, transmettre. Pour cela, il est bon de s’appuyer sur des outils bien conçus qui favorisent l’introspection douce et structurée. Raconte-moi ton histoire en est un bel exemple : un livre à compléter qui guide sans contraindre, pour laisser une trace de soi, sincère mais jamais forcée.
Si vous vous demandez comment aborder certains sujets sans jugement, notre article Comment se confier sans jugement ni pression peut aussi être une ressource utile dans cette démarche délicate.