Avec l’âge, il n’est pas rare que la mémoire devienne plus floue, en particulier lorsqu’une personne entre en maison de retraite. Pourtant, les souvenirs restent une source précieuse de bien-être, d’identité et de lien social. Stimuler la mémoire des aînés par le biais de la parole, de l’échange et de la transmission contribue non seulement à préserver leurs capacités cognitives, mais aussi à renforcer leur sentiment de valeur et leur appartenance familiale.
Pourquoi la mémoire est-elle si capitale en maison de retraite ?
La mémoire, en particulier la mémoire autobiographique, est un pilier essentiel du bien-être psychologique. En maison de retraite, les résidents subissent souvent un bouleversement : perte de repères, transition de vie, éloignement de la famille. La mémoire devient alors un ancrage, un refuge intérieur.
Selon le Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR), les activités de remémoration ont un rôle thérapeutique. Elles permettent de solliciter les souvenirs anciens, généralement mieux conservés que les plus récents, et d’offrir une continuité du soi malgré le vieillissement.
Les échanges autour de souvenirs peuvent également briser la monotonie du quotidien en maison de retraite. Ils offrent des moments de complicité, de rire et de réflexion, tout en stimulant les fonctions cognitives de manière douce et personnalisée.
Des outils concrets pour faire parler les souvenirs
Stimuler la mémoire par la parole nécessite souvent un support. Certains outils ludiques ou créatifs peuvent accompagner ce processus avec naturel et efficacité : albums photos, carnets de souvenirs, anciens objets du quotidien, morceaux de musique de leur jeunesse, ou encore des livres à compléter spécialement conçus pour cela.
Le livre Raconte-moi ton histoire propose une approche unique : des questions guidées invitent le senior à raconter, étape par étape, des pans entiers de sa vie. Cet exercice transforme le silence quotidien en échange structuré et rassurant.

Qu’il s’agisse de décrire sa première maison, ses souvenirs d’école ou ses rêves d’enfant, le senior se remémore, s’organise, et surtout, partage. Cet outil devient un véritable pont entre générations.
Impliquer les familles dans la remémoration des souvenirs
Faire parler les souvenirs n’est pas uniquement un exercice individuel. Plus les proches sont impliqués, plus le processus est riche. Les petits-enfants, en particulier, sont souvent curieux des récits de vie de leurs grands-parents. Encourager ces échanges réguliers peut renforcer les liens familiaux et redonner au senior un rôle de passeur d’histoire.
Des pistes simples peuvent être explorées :
- Programmer des séances de lecture du livre de souvenirs
- Faire une interview filmée ou audio du grand-parent
- Créer ensemble une frise chronologique familiale
- Rechercher des lieux ou des objets anciens sur Internet et en parler ensemble
Ces temps de qualité favorisent la cohésion familiale. En ce sens, nous vous recommandons aussi l’article Renforcer les liens familiaux grâce aux souvenirs partagés avec un senior pour découvrir d'autres idées concrètes.
Souvenirs et bien-être émotionnel : un cercle vertueux
Raviver les souvenirs ne stimule pas seulement la mémoire, cela agit aussi sur les émotions. Revivre des moments heureux, raconter des anecdotes drôles ou touchantes, c’est raviver des émotions positives. Plus encore, cela renforce l’estime de soi du senior, qui se voit écouté, reconnu et valorisé.
Ces bénéfices émotionnels sont d’autant plus importants dans le contexte parfois impersonnel des établissements de soins. Voilà pourquoi certaines maisons de retraite intègrent désormais les activités mémoire dans leur programme hebdomadaire.
L’article Les bienfaits de se remémorer ses souvenirs en maison de retraite illustre bien cet impact sur le moral et la vitalité des résidents.
Le personnel soignant, un rôle clé dans la stimulation de la mémoire
Les auxiliaires de vie, aides-soignants et animateurs ont un rôle essentiel à jouer. Leur connaissance du résident est précieuse pour amorcer certaines conversations. En posant des questions ouvertes, en s’appuyant sur des supports comme le livre Raconte-moi ton histoire, ils peuvent accompagner cette démarche sans tomber dans l’intrusion.
Certains établissements encouragent même les professionnels à créer des rituels de conversation quotidienne : « 10 minutes pour parler d’un souvenir », « La photo du jour », etc. Ce type d’initiative humanise le quotidien, comme en témoigne cet autre article : Comment rendre plus humain le quotidien en maison de retraite.

Une pratique accessible à tous
Faire parler les souvenirs ne demande pas de formation spécifique. Parents, enfants, soignants ou bénévoles peuvent tous y contribuer, à condition d’écouter avec bienveillance et patience. Une question bien posée peut ouvrir la mémoire comme une porte entrouverte depuis longtemps.
Des guides existent pour vous y aider, mais un outil comme le livre Raconte-moi ton histoire facilite cette pratique en structurant l’échange grâce à ses thèmes et questions claires, allant de l’enfance à la vieillesse.
Enfin, n’oublions pas que ces moments de partage peuvent aussi être simplement l’occasion de passer du temps de qualité ensemble. Pour cela, vous pouvez consulter l’article Idées pour passer du temps de qualité en maison de retraite qui propose de nombreuses pistes complémentaires.
Conclusion : une mémoire vivante, un lien renforcé
Faire parler les souvenirs en maison de retraite est une pratique humaine, accessible et bénéfique. C’est un moyen de réactiver la mémoire, de retrouver confiance et, pour les familles, d’apprendre à mieux connaître ceux qu’on croit déjà si bien connaître. Si vous ne savez pas par où commencer, des supports comme Raconte-moi ton histoire peuvent jouer ce rôle de déclencheur précieux.
Donner la parole aux souvenirs, c’est redonner vie au récit d’une existence. C’est aussi laisser une trace, pour aujourd’hui comme pour demain.
Pour aller plus loin : Apprendre à mieux connaître ses grands-parents en maison de retraite.