Atteindre la soixantaine marque souvent un moment de bascule dans nos vies. C’est une étape où les enfants ont quitté le foyer, la retraite est proche ou déjà entamée, et l’on se retrouve face à soi-même avec du temps à disposition — du temps, parfois, qu’on n’avait pas vraiment anticipé.
Redéfinir son bonheur à 60 ans, c’est donc apprendre à se recentrer, à réévaluer ses priorités et à créer un nouvel équilibre en accord avec ses désirs profonds. Ce n’est ni une période de déclin ni une simple continuation : c’est une redécouverte.
Faire le bilan de ce qui a compté
Avant de savoir ce que l’on souhaite construire, il est souvent nécessaire de revenir sur ce que l’on a vécu. La soixantaine représente une belle opportunité pour faire le point : qu’est-ce qui m’a rendu(e) heureux(se) jusqu’à présent ? Quels moments m’ont fait me sentir vivant(e), utile, en paix ?
Ce retour sur soi peut prendre plusieurs formes : discuter avec un proche, relire de vieux journaux intimes, ou remplir un carnet de souvenirs. À ce titre, le livre "Raconte-moi ton histoire" peut être un compagnon précieux. Grâce à ses questions guidées, il permet de retracer les grandes lignes d’une vie, de réveiller des souvenirs qu’on pensait oubliés, et parfois, de faire la paix avec certaines blessures.

Faire ce bilan n’est pas seulement un retour en arrière. C’est aussi un ancrage. En se rappelant ce qui a compté, on peut plus facilement déceler ce que l’on veut encore vivre. Il s’agit là de raconter l’invisible et l’intime, ce que l’on n’a pas toujours eu l’occasion d’exprimer, et qui pourtant, constitue l’essence même de notre histoire personnelle.
Accueillir les changements de rythme et d’identité
À 60 ans, notre rôle social évolue. On ne se définit plus exclusivement comme travailleur, parent ou conjoint(e). Et parfois, cela crée un sentiment de flottement. Cette perte apparente d’identité peut être déstabilisante, mais elle représente aussi une magnifique opportunité pour construire un nouveau soi, plus libre et plus authentique.
Il est essentiel de reconnaître que l’on entre dans une nouvelle phase, ni moins intense ni moins digne d’intérêt — simplement différente. Le bonheur ne se mesure plus à l’aune de la performance ou de l’accomplissement extérieur, mais peut-être davantage dans la qualité des liens, la sérénité intérieure et le sentiment de transmission.
Redécouvrir l’importance des petits plaisirs
À mesure que l’on vieillit, notre perception du bonheur change. Il ne réside plus systématiquement dans les grands projets, mais s’ancre souvent dans la simplicité du quotidien : une promenade matinale, un café partagé avec un(e) ami(e), le rire d’un petit-enfant.
Redéfinir son bonheur, c’est apprendre à les remarquer, ces petits instants de grâce, et à leur donner de la valeur. Ce changement de regard est puissant, car il permet de construire une vie pleine de sens, sans nécessairement tout bouleverser.

Se reconnecter à ses valeurs de transmission
À cette période, de nombreuses personnes ressentent un besoin profond de transmettre : des valeurs, des souvenirs, une vision du monde. Cet élan n’est pas seulement utile pour ceux qui recevront ces récits — il est aussi structurant pour la personne qui transmet.
Exprimer ce que l’on a longtemps gardé pour soi — ce que l’on n’a jamais osé dire, parfois — est une manière de mettre de l’ordre dans son existence. C’est aussi une façon de poser une trace, une empreinte. Le support choisi importe peu : cela peut être une lettre, des enregistrements audio, ou encore, ce carnet de souvenirs guidés évoqué plus haut.
On imagine souvent qu’il faut des histoires extraordinaires pour transmettre. En réalité, les récits du quotidien, les blessures surmontées ou les choix de vie ont bien plus d’impact qu’on ne le soupçonne. Comme l’explique cet article sur transmettre même ce qu’on croit inavouable, nos failles et nos silences peuvent devenir des cadeaux précieux pour celles et ceux qui nous suivent.
Explorer de nouveaux désirs et projets
Choisir d’être heureux à 60 ans, c’est aussi se permettre d’explorer de nouveaux territoires. Cela peut être un loisir artistique que l’on n’a jamais osé pratiquer, un engagement dans une cause sociale, un voyage longtemps remis à plus tard, ou tout simplement renouer avec une part oubliée de soi-même.
Le bonheur peut surgir dans ces moments de création, dans ces espaces inattendus où l’on s’autorise à être pleinement soi. Il n’y a pas d’âge pour commencer quelque chose de nouveau. En réalité, après 60 ans, les freins sont souvent davantage intérieurs qu’extérieurs.
Se donner cette chance, c’est aussi refuser de croire que « c’est trop tard ». C’est accepter l’incertitude qui accompagne toute démarche créative et avancer, malgré tout, avec confiance.
Prendre soin de soi avec bienveillance
Enfin, redéfinir son bonheur suppose de cultiver une forme de douceur envers soi-même. Le corps change, les limites aussi. Plutôt que de les combattre, il est plus fécond de les reconnaître avec lucidité, de les apprivoiser sans jugement. Que ce soit à travers une alimentation plus consciente, une activité physique adaptée ou une attention portée au sommeil, ces gestes simples peuvent profondément améliorer le quotidien.
Le bien-être mental est également au cœur de cette transformation. Méditer, écrire, parler à un professionnel ou partager librement avec un proche sont autant de moyens de construire une vie intérieure riche — ce que l’on explore dans cet article : Dire l’essentiel, même dans les silences.
Conclusion : une redéfinition tournée vers le lien
Au fond, redéfinir son bonheur à 60 ans, ce n’est pas s’éloigner du passé, c’est au contraire bâtir un pont entre son histoire personnelle et ce que l’on souhaite en faire. C’est s’interroger sur les traces que l’on veut laisser, sur les personnes avec qui l’on veut encore tisser des liens forts.
Dans ce processus, prendre le temps de relire sa vie, de consigner ses souvenirs, ou simplement de les partager oralement est un acte de sens, pour soi comme pour les générations futures. Offrir ou remplir un carnet comme "Raconte-moi ton histoire" devient alors plus qu’un geste symbolique : c’est une manière de célébrer la richesse d’une vie — la vôtre.
Pour aller plus loin sur cette question essentielle, vous pouvez lire aussi : Les choses qu’on ne dit jamais mais qu’on aimerait léguer.