Comment préserver les souvenirs numériques de ses proches après leur départ ?

À l'ère du numérique, une grande partie de nos souvenirs et de nos traces de vie sont conservés sous forme de photos, de vidéos, de messages électroniques ou de publications sur les réseaux sociaux. Lorsqu’un proche disparaît, ce patrimoine immatériel peut devenir très précieux pour ceux qui restent. Il soulève cependant de nombreuses questions pratiques et émotionnelles : comment retrouver ces données ? Que faire de leurs profils en ligne ? Et comment intégrer ces fragments numériques dans un récit de vie cohérent et durable ?

Identifier et localiser les souvenirs numériques

La première étape cruciale consiste à identifier toutes les sources de souvenirs numériques d’un proche défunt. Il peut s’agir :

  • de leurs albums de photos (stockés sur un ordinateur, un disque dur ou dans le cloud),
  • de leurs comptes de réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou LinkedIn,
  • de leurs boîtes mail,
  • de leurs applications de messagerie (SMS, WhatsApp, etc.),
  • de leurs carnets de notes numériques (Evernote, Google Docs, etc.).

Souvent, ces comptes sont verrouillés par un mot de passe. Il est donc important, avant le décès si possible, d’aborder ces sujets délicats afin de préparer la transmission de ces accès en toute légalité via un testament numérique.

Organiser et sécuriser les données récupérées

Une fois les souvenirs localisés et récupérés, l’étape suivante est leur organisation. Triez les dossiers, classez les photos par thématique ou date, regroupez les vidéos et messages dans des fichiers cohérents. Il peut s'agir d’un travail fastidieux mais profondément apaisant, qui permet de redonner ordre et sens à une multitude de fragments épars.

Penser à réaliser plusieurs copies sur différents supports (clé USB, disque dur, cloud sécurisé). L’usage d’outils comme Google Photos, Dropbox ou Apple iCloud peut être utile, mais veillez à en conserver un accès à long terme. Certaines entreprises proposent des solutions de stockage pérenne pour les héritages numériques.

Gérer les comptes en ligne de l’être disparu

Les réseaux sociaux et autres plateformes numériques ont, pour la plupart, prévu des procédures spécifiques pour la gestion des comptes post-décès. Par exemple :

  • Facebook permet soit de transformer un compte en « mémorial », soit de le supprimer définitivement via un contact légataire désigné de son vivant.
  • Google offre une fonction appelée “Gestionnaire de compte inactif” pour transmettre ses données à un proche.
  • Apple propose un mécanisme d’accès au « Digital Legacy » à condition qu’un contact légataire ait été ajouté dans son mot de passe iCloud.

Il est capital de se renseigner et d’entamer ces démarches dès que possible, car certaines politiques de confidentialité rendent les démarches longues et difficiles sans autorisation préalable.

Donner du sens aux souvenirs numériques

Plutôt que de conserver les contenus sous forme brute, les transformer peut offrir une nouvelle manière de faire vivre le souvenir de la personne disparue. Créer un diaporama de photos commentées, un livre photo imprimé, une vidéo souvenir ou même un petit site web dédié sont des moyens sensibles de partager ces fragments de vie avec les générations futures.

Dans cette volonté de transmission, certains objets peuvent devenir de puissants vecteurs de mémoires. Le livre Raconte-moi ton histoire propose, par exemple, une approche touchante : poser des questions guidées à un proche pour qu’il consigne ses souvenirs au fil du temps. Si le numérique peut capturer des instantanés de vie, ces carnets permettent, eux, d’ancrer le récit dans une parole incarnée.

Livre Raconte-moi ton histoire ouvert sur l'arbre généalogique

Créer un héritage familial pour les générations futures

Préserver les traces numériques d’un proche ne doit pas être envisagé uniquement comme une sauvegarde technique. C’est souvent l’occasion de revisiter sa propre mémoire, de faire l’effort de comprendre ce que l’on souhaite retenir — et transmettre. Il peut être émouvant, voire thérapeutique, d’en profiter pour consigner ses propres réflexions. Quels souvenirs, quelles valeurs, quels moments de bonheur a-t-on envie de laisser ?

Certains articles déjà publiés peuvent vous y aider, comme :

Ces réflexions font souvent naître un désir plus profond : celui de tisser un lien durable entre les générations. C’est aussi ce que de nombreux lecteurs nous partagent après avoir offert Raconte-moi ton histoire, un objet qui devient, au fil du temps, une véritable pièce du patrimoine familial.

Livre Raconte-moi ton Histoire en boîte cadeau au pied d'un sapin

Anticiper pour soi-même : penser à son propre héritage numérique

Enfin, il est pertinent de se poser la question pour soi-même : que souhaitons-nous que les autres trouvent de nous dans le numérique après notre départ ? Il existe aujourd’hui des outils pour planifier cela : rédiger un testament numérique, désigner une personne de confiance, faire une sélection consciente des contenus à léguer.

Et pourquoi ne pas accompagner cela d’un objet plus personnel ? Tenir un carnet, répondre à des questions qui invitent au souvenir… Raconte-moi ton histoire est conçu dans cet esprit. Il permet à chacun de relier passé, présent et futur en laissant derrière soi bien plus que des données : un récit, humain et vivant.

En résumé : une mémoire à mi-chemin entre technologie et humanité

Préserver les souvenirs numériques de nos proches est un acte délicat et responsable. Cela demande de l’organisation, une certaine technicité, mais surtout une grande sensibilité. En assumant cette tâche, on crée une passerelle entre les générations, entre des photos éparses et un récit cohérent, entre des données numériques et des émotions vraies.

Au-delà des outils technologiques, n'oublions pas l'importance des supports tangibles pour accompagner ce travail de mémoire. En cela, les initiatives comme Raconte-moi ton histoire ont leur place tout à côté de nos disques durs et albums en ligne : pour offrir à la mémoire familiale un écrin authentique et durable.